Dans un récent communiqué, l’Autorité des marchés financiers met en garde les épargnants sur des escrocs usurpant l’identité de professionnels de la finance, dont des sociétés de gestion, pour promouvoir des placements frauduleux.

Ce n’est pas parce que vous êtes contacté(e) par une société de gestion de portefeuille (SGP) ayant pignon sur rue qu’il s’agit d’une réelle offre d’investissement financier. Dans un communiqué diffusé le 21 novembre 2022, l’Autorité des marchés financiers (AMF) alerte les épargnants français sur une recrudescence d’usurpation d’identité de SGP, mais aussi de banques, d’assureurs ou de conseillers en investissement financier (CIF).
Ces communications reprennent les logos de ces professionnels de la finance et vont jusqu’à mentionner une soi-disant garantie en capital de la part de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) - le régulateur français des banques et des assurances -, de la Banque de France, voire carrément de la Banque centrale européenne (BCE). Ces allégations totalement fausses (ces trois institutions ne garantissent aucun placement) sont, bien sûr, là pour rassurer les épargnants.

Des pseudo rendements de 6% à 12% par an

Cette vague d’offres frauduleuses a pour point commun de proposer des investissements dans la transition écologique, comme l’acquisition d’« éco-parkings » (des places de stationnement équipées de bornes de recharge électrique) ou des parts dans des centrales photovoltaïques installées en Espagne, au Portugal, en France ou en Belgique. C’est pourquoi, outre les professionnels financiers, les escrocs usurpent également l’identité d’opérateurs immobiliers, de fournisseurs d’énergie ou d’enseignes de la grande distribution.
Le mode opératoire est, à chaque fois, le même. Les épargnants sont sollicités par courriel ou par téléphone, après avoir renseigné leurs coordonnées dans des formulaires de contact sur Internet, ou après avoir cliqué sur une publicité diffusée sur les réseaux sociaux. Les fausses brochures commerciales font valoir que les placements « éco-responsables » offrent un taux de rendement de 6% à 12% par an. Cet investissement peut être quelquefois proposé par le biais du « crowdfunding » (financement de particuliers à particuliers).

Se méfier des offres sur Internet et les réseaux

Après avoir effectué les virements, les victimes n’ont plus de nouvelles de cette offre qui n’existe pas. Ils essaient alors de joindre les faux conseillers et de récupérer leurs capitaux, en vain. Depuis le début de l’année, l’AMF a reçu plus d’une centaine de réclamations et de signalements sur ce type de propositions d’investissement. « Les pertes déclarées par les épargnants […] sont élevées, avec un préjudice moyen de 70.000 euros », indique le superviseur des marchés financiers.
L’AMF appelle les épargnants à se méfier des offres de placement sur Internet et particulièrement sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram…). « Ce sont les terrains de prédilection des escrocs pour hameçonner leurs futures victimes », constate l’Autorité.

Consulter le Regafi et l’Orias

Il faut également éviter les promesses de rendement élevé et sans risque, ce qui n’est pas possible. Il ne faut pas communiquer ses données personnelles (téléphone, mail, copie d’une pièce d’identité, RIB, IBAN, justificatif de domicile…) à un site que vous ne connaissez pas. L’AMF conseille de toujours prendre le temps de la réflexion.
Ce délai doit notamment servir à vérifier si la banque ou la SGP qui vous contacte est bien inscrite au Registre des agents financier (Regafi). Ce registre, disponible sur regafi.fr, permet de contrôler si ces établissements sont autorisés par l’ACPR à exercer en France. Si l’épargnant est abordé par un agent général d’assurance, un courtier en assurance ou un CIF, ce dernier doit être immatriculé à l’Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (Orias). Son immatriculation est consultable sur orias.fr.

Source : https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/communiques/communiques-de-lamf/lamf-met-en-garde-le-public-lencontre-doffres-frauduleuses-dinvestissement-dans-la-transition