D’après les dernières statistiques communiquées par la profession, la collecte nette des sociétés civiles de placement immobilier a franchi, pour la première fois, la barre des 10 milliards d’euros l’an dernier.

Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) crèvent le plafond. Selon les données conjointes de l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim) et de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) rendues publiques le 15 février 2023, les achats de parts de SCPI ont dépassé, l’année dernière, les cessions de parts de 10,2 milliards d’euros.
Jamais, jusqu’ici, la collecte nette de ces fonds immobiliers non cotés n’avait franchi le seuil symbolique des 10 milliards d’euros. Le trou d’air provoqué par la crise sanitaire semble bel et bien passé, sachant que la collecte nette s’était établie à 8,6 milliards d’euros en 2019, c’est-à-dire avant l’apparition du Covid. Il s’agissait alors du record historique. Or, la collecte nette de 2022 excède de quelque 1,6 milliard d’euros celle de 2019.

Un marché tiré par les bureaux

Clairement, ce sont les SCPI composées de bureaux d’entreprise qui tirent le marché. Elles représentent, à elles seules, 41% de la collecte nette de l’an dernier. Les SCPI diversifiées (intégrant des bureaux, des commerces, des entrepôts, des hôtels…) arrivent en deuxième position, avec 29% de la collecte nette de 2022. Le troisième rang est occupé par les SCPI à prépondérance santé et éducation (cliniques, maisons de retraite, résidences étudiants…) qui ont généré 17% de la collecte nette.
Suivent loin derrière les SCPI à prépondérance logistique et locaux d’activité (6%), celles à prépondérance commerces (5%) et celles à prépondérance résidentiel (3%). La collecte nette des SCPI à prépondérance hôtels, tourisme et loisirs a été quasiment nulle. On peut comprendre que les investisseurs ne se soient pas rués sur ce type de fonds immobiliers, alors que le secteur touristique et des loisirs a été fortement affecté par la pandémie.

Un rendement en hausse

Si les SCPI ont battu des records l’année dernière, c’est parce qu’elles s’avèrent de plus en plus rentables. Le taux de distribution (TD), qui équivaut au rendement, s’est élevé, en moyenne, à 4,53% en 2022, contre 4,49% en 2021. Les loyers étant indexés sur l’inflation, les SCPI profitent, il est vrai, de la flambée des prix engendrée notamment par la guerre en Ukraine.
Ce sont - de loin - les SCPI diversifiées qui ont été les plus performantes, avec un TD moyen de 5,63% en 2022. Les SCPI logistiques se placent au deuxième rang, avec un TD de 5,48%. Contre toute attente, les SCPI hôtels et tourismes ont délivré une rémunération moyenne de 5,09% l’an passé. Plus attendu, les SCPI santé et éducation ont offert un TD de 4,78%. Les SCPI commerces ont, elles, proposé un taux de distribution de 4,61%.
Finalement, les SCPI bureaux se retrouvent seulement à la sixième et avant-dernière place, avec un TD d’à peine 4,20%. Avec le développement du télétravail, les entreprises ont besoin de moins de mètres carrés et sont davantage en position de force pour négocier les loyers. Le TD des SCPI résidentiel se situe à 4,17%, ce qui confirme que les loyers des logements d’habitation demeurent inférieurs aux loyers pratiqués dans l’immobilier d’entreprises.

Source : https://www.aspim.fr/article/communique-de-presse/les-fonds-immobiliers-grand-public-en-2022-une-collecte-et-des-investissements-records-des-performances-conformes-aux-attentes.html