Le nombre de transactions supérieures à 800 euros par mètre carré et par an augmente d’année en année à Paris intra-muros, d’après une récente étude.
Dans la capitale, les sociétés sont visiblement prêtes à ouvrir leur carnet de chèque pour louer des bureaux. Selon une étude du cabinet de conseil en immobilier d’entreprise Knight Franck, diffusée le 20 janvier 2023, le volume de loyers élevés sur ce type de bien ne cesse de progresser à Paris.
Le nombre de transactions dont la valeur locative est supérieure ou égale à 800 euros par mètre carré et par an est passé de 18 en 2020 à 38 en 2021, pour atteindre 53 en 2022 dans la Ville lumière. En se focalisant sur les seuls loyers de bureaux parisiens supérieurs ou égaux à 900 euros par mètre carré et par an, l’augmentation est encore plus nette, puisqu’ils représentaient seulement 5 biens commercialisés en 2020, puis 13 en 2021, pour s’élever à 17 l’an dernier.
Appétence accrue pour les grandes superficies
Certes, le point de référence de 2020 peut paraître trompeur, sachant que le marché de l’immobilier d’entreprise a quasiment été stoppé cette année-là à cause de la crise sanitaire. Reste que cette thèse d’un rattrapage « post-Covid » ne tient pas, puisque Knight Franck a comptabilisé, pour 2018 (soit avant l’apparition du virus) à peine 14 transactions égales ou supérieures à 800 euros par mètre carré et par an, dont… une seule égale ou supérieure à 900 euros par mètre carré et par an.
Cette propagation de valeurs locatives élevées sur le marché des bureaux parisiens semble liée à une appétence accrue des entreprises pour les grandes superficies. Les loyers à 800 ou 900 euros par mètre carré et par an concernent, en effet, des biens d’au moins 500 mètres carrés. Preuve de cet attrait : la demande pour les grandes surfaces est plus variée qu’auparavant.
Hausse de la demande placée, en général
Alors que le secteur de la banque-finance concentrait 36% des transactions supérieures ou égales à 900 euros par mètre carré et par an en 2021, le pourcentage est tombé à 30% en 2022. Si le secteur de la mode-luxe totalise toujours 18% des demandes, les cabinets de conseil et d’avocats ne représentaient plus que 24% des commercialisations de ce type de bien l’an passé, contre 37% en 2021. Dans le même temps, la part des autres secteurs (industrie, santé, télécommunications…) dans les bureaux de 900 euros par mètre carré et par an a bondi de 9% à 28% en l’espace d’une année.
Les résultats de Knight Franck doivent, toutefois, être modérés. Le consultant s’est basé pour son étude uniquement sur le loyer « prime », c’est-à-dire les plus hautes valeurs locatives du marché du moment. On ne sait pas si le nombre de transactions portant sur des bureaux aux loyers plus bas n’a pas tout autant, voire davantage, augmenté dans le même temps.
La question peut d’autant plus se poser que le volume de demandes placées de bureaux dans la capitale progresse. Elle est passée d’environ 431.000 mètres carrés en 2021 à près de 462.000 mètres carrés en 2022 pour le quartier central des affaires (QCA). La hausse est encore plus flagrante dans la zone Paris hors QCA : de plus de 363.000 mètres carrés en 2021, contre presque 518.000 mètres carrés un an plus tard.