Une étude récente montre que les centres d'affaires et de coworking fleurissent partout en France, notamment dans les villes moyennes.

Très développés dans la capitale et presque autrant dans les grandes métropoles, les centres de coworking commencent à essaimer un peu partout sur le territoire. C’est le constat que dresse une étude publiée le 5 juillet 2023 par le cabinet de conseil en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield (C&W).
D’après les données recueillies par le conseiller en immobilier, 16 des 25 principaux opérateurs d’espaces flexibles (*) sont déjà présents en régions. Et parmi les 200.000 mètres de volumes de bureaux partagés et autres centes d’affaires qui devraient ouvrir d’ici 2025-2026, une partie d’entre eux seront situés en dehors de l’Île-de-France.

Polarisation de la population

Si Regus, Multiburo ou Buro Club sont bien implantés en régions, d’autres opérateurs ont fait de l’ancrage régional leur axe de développement pour les années à venir, comme Hiptown, Bureaux & Co, Flex-O, Newton Offices, Now Coworking ou encore The Babel Community. Même « les “Parisiens” Wojo, Spaces ou Startway se déploient également hors de la capitale, en direction des grandes agglomérations régionales (Lyon, Marseille, Lille et Bordeaux) ou des villes moyennes (Dijon, Grenoble, Rouen, Metz, Clermont-Ferrand ou Orléans) », observe C&W.
Plusieurs facteurs expliquent ce nouveau tropisme régional. En premier lieu, cela fait une dizaine d’années que l’on assiste à une concentration de la population française dans deux grands pôles : le Grand Sud-Est et l’arc Atlantique. Quatre régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte-d’Azur) connaissent une croissance démographique de 1,3% par an.

Effets Covid

L’Île-de-France est dans une situation particulière : si le nombre d’habitants diminue dans Paris intra-muros, il augmente en périphérie. Reste que, d’après l’Insee, pour 35 ménages qui arrivent en région francilienne, 100 la quittent. Parmi ces derniers, 30% s’installent en dehors de l’Île-de-France, dont 9% dans une grande ville, 7% dans une ville moyenne, 7% dans une petite ville et carrément 7% dans une commune rurale.
Ce flux migratoire a été accéléré par le Covid. La pandémie a incité les Français à quitter les grandes agglomérations au profit de villes plus petites où ils pouvaient disposer de davantage d’espaces et, surtout, d’un extérieur (jardin, terrasse…). Ce mouvement est facilité par l’essor du télétravail. D’après une enquête de l’outil collaboratif Woby cité dans l’étude de C&W, 92% des salariés souhaitent mixer travail en présentiel et en distanciel.

Suivre les salariés nomades

« Pour conserver leurs forces vives et leurs “top talents”, les entreprises sont conduites à s’adapter à ces mouvements : suivre et accompagner leurs salariés nomades… ou prendre le risque de les perdre dans un contexte concurrentiel croissant. Les métropoles régionales et les villes moyennes constituent alors un nouveau champ d’implantation », analyse le consultant en immobilier.
La situation économique étant très instable, les entreprises préfèrent opter pour des centres de coworking, plutôt que de s’implanter réellement en région. Outre les dix principales métropoles régionales (Lyon, Aix-Marseille, Lille, Bordeaux. Nice, Nantes, Montpellier, Strasbourg, Toulouse et Rennes), des espaces flexibles se développent dans des villes plus petites, comme Dijon, Grenoble, Rouen, Metz, Clermont-Ferrand ou Orléans, constate C&W.

(*) IWG (Regus, Space et Signature) ; Deskeo ; Wojo ; Buro Club ; La Poste Immobilier (Startway, Multiburo) ; Tivoli Capital WL (Newton Office, I Lov’it) ; MD2G (MyFlexOffice) ; Hiptown ; Now Coworking, Now Connected ; Groupe Courtin (Flex’O) ; Covivio (Wellio) ; Groupe Legendre (Whoorks) ; B’coworker ; Bureaux & Co ; Icade (Imagin’ Office) ; The Babel Community.

Source : https://www.cushmanwakefield.com/fr-fr/france/insights/etude-coworking