D’après une récente enquête, plus de huit investisseurs sur dix utilisent les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.
L’analyse dite « extra-financière » est entrée dans les mœurs des investisseurs. Selon une étude dévoilée le 13 juillet 2020 et réalisée par l’institut Greenwich Associates pour le compte de BNP Paribas Asset Management (BNPP AM) auprès de 129 professionnels de l’investissement financier (banques, assureurs, caisses de retraite…) de huit pays européens (*), 81% d’entre eux déclarent utiliser les critères environnementaux (recours aux énergies renouvelables, diminution des déchets…), sociaux (investissement dans la formation, soutien à la diversité…) et de gouvernance (nomination d’administrateurs indépendants, installation d’un comité des rémunérations…) dans tout ou partie de la gestion de leurs portefeuilles.
Mieux : parmi les 19% restants qui ne prennent pas en compte les critères ESG, 16% disent avoir l’intention de le faire dans les mois à venir. En d’autres termes, à peine 3% des investisseurs interrogés ne souhaitent pas s’appuyer sur ce type de critères lorsqu’ils prennent une décision d’investissement. Huit adeptes de l’ESG sur dix (80%) estiment que cette approche permet d’impacter positivement la société et l’environnement, 58% de réduire les risques et 47% de mieux répondre aux attentes des distributeurs et des épargnants.
Effet accélérateur du Covid-19
Le Covid-19 semble avoir un effet accélérateur.Près d’un quart des répondants (23%) jugent que les critères ESG sont devenus « davantage prioritaires/plus importants » avec la crise sanitaire. Un pourcentage qui grimpe même à 42% en France. Ce sont surtout les critères sociaux qui sont boostés par le coronavirus. Ils sont « extrêmement/très importants » pour 70% des déclarants, soit une augmentation de 20 points depuis le début de l’épidémie. Là aussi, les Français se distinguent avec 92% qui considèrent les enjeux sociaux comme importants.
« La crise du Covid-19 a clairement provoqué l’émergence des considérations sociales dans les prises de décision en matière d’investissement. Leur impact critique et positif sur la création de valeur à long terme est désormais largement reconnu », constate Frédéric Janbon, PDG de BNPP AM, la filiale dédiée à la gestion d’actifs de BNP Paribas. De fait, 79% des investisseurs sondés estiment que la prise en compte des enjeux sociaux améliore les performances des entreprises.
Manque d’indicateurs standardisés
Les critères sociaux jugés les plus importants sont les conditions de travail (38%), l’exclusion des investissements dans les secteurs nuisibles (31%), la gestion des ressources humaines (23%), l’égalité des genres (22%), la philanthropie et les actions de volontariat/bénévolat (11%). Les investisseurs français sont particulièrement sensibles à la parité homme-femme (54%).
Seule ombre au tableau de l’étude de BNPP AM : 42% des répondants déplorent l’absence d’indicateurs ESG standardisés et 31% le manque de clarté sur les contours de l’investissement socialement responsable (ISR). Près de la moitié (47%) utilisent d’ores et déjà des indicateurs d’exclusion et 26% d’entre eux prévoient de le faire. Le tiers (33%) ont mis en place en place des indicateurs de normes du travail.
(*) Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Danemark, Norvège, Suède, Finlande.