Sur un an, les achats d’actions des ménages ont été supérieurs de plus de 10 milliards d’euros aux ventes, selon les dernières statistiques de la Banque de France.

Les « petits porteurs » font leur retour. D’après les données statistiques rendues publiques le 20 novembre 2019 par la Banque de France, les acquisitions d’actions d’entreprises cotées par les ménages français ont dépassé de 10,1 milliards d’euros les cessions entre le 2ème trimestre 2018 et le 2ème trimestre 2019. À titre de comparaison, le flux a été positif, en glissement annuel, de « seulement » 2,6 milliards d’euros au 1er trimestre dernier.

En d’autres termes, les Français achètent beaucoup plus d’actions qu’ils n’en vendent. Même les titres non cotés profitent d’un certain engouement. Sur un an, leurs achats ont excédé les ventes de 18,7 milliards d’euros au 2ème trimestre. Soit légèrement plus que le flux annuel du 1er trimestre (18,2 milliards d’euros).

Moins de désinvestissements dans les OPC

Certes, le marché des actions détenues indirectement via les organismes de placements collectifs (OPC) demeure morose. Toujours d’après la Banque de France, l’investissement net a été négatif de 4,1 milliards d’euros au 2ème trimestre sur 12 mois. Reste que le désinvestissement avait atteint 11,6 milliards d’euros entre le 1er trimestre 2018 et le 1er trimestre 2019. Il s’agit donc d’un mieux.

Le seul point noir vient de l’assurance vie en unités de compte (UC), essentiellement investie en actions. Si la collecte nette (la différence entre les versements et les retraits) de ces supports non sécurisés (le capital des UC n’est pas garanti contrairement aux fonds en euros) reste dans le vert, elle est passée, sur un an, de 12,4 milliards d’euros au 1er trimestre à 8 milliards d’euros au 2ème trimestre.

Hausse du taux d’épargne financière

Plusieurs facteurs peuvent expliquer le regain des particuliers pour la Bourse. Premièrement, les mesures d’urgences économiques et sociales, prises en début d’année (prime exceptionnelle de 1.000 euros, défiscalisation des heures supplémentaires, revalorisation de la prime d’activité…) pour calmer le mouvement de connouveautestation des Gilets jaunes, ont redonné du pouvoir d’achat aux Français. Or, il semble que nos compatriotes en ont profité pour davantage épargner et non pour consommer.

D’ailleurs, la Banque de France souligne que le taux d’épargne financière dans l’Hexagone est passé de 4,8% en 2018 à 5% au 1er trimestre 2019, et même à 5,3% au 2ème trimestre 2019. Dit autrement, les Français investissent en moyenne plus de 5% de leurs revenus dans des placements financiers. Autre explication de l’appétence boursière : les taux bas.

Pour soutenir la croissance sur le Vieux continent, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de poursuivre sa politique dite « accommodante » initiée à la suite de la crise financière de 2008. En rachetant massivement les dettes souveraines de la zone euro, la BCE fait baisser les taux d’intérêt, ce qui est une bonne nouvelle pour les emprunteurs mais une mauvaise pour les épargnants. Les placements obligataires ne rapportant plus, ces derniers se tournent vers les actions. D’autant plus volontiers que les marchés financiers se portent bien. L’encours des titres cotés (le volume d’actions multiplié par leurs valorisations) a atteint 286,3 milliards d’euros au 2ème trimestre, contre 275,4 milliards d’euros au 1er trimestre.