Plus de quatre épargnants sur dix thésaurisent pour préparer leur après-vie professionnelle, selon un sondage récent.
Si les Français épargnent autant, c’est en grande partie pour financer leur retraite. Tel est l’un des principaux enseignements d’un sondage dévoilé le 11 octobre 2019 et mené par l’institut Odoxa pour le compte de l’Association professionnelle des entreprises de conseil en investissement (Apeci) et du quotidien économique Les Échos. D’après cette étude réalisée auprès de 1.004 personnes âgées de 18 ans et plus, 42% des individus interrogés disent mettre de l’argent de côté pour se constituer un revenu de complément à la retraite. Il s’agit du motif d’épargne le plus souvent cité, derrière la protection face aux aléas de la vie (51% des citations) et devant la crainte d’une récession économique (29%), l’utilisation d’un excédent de revenu (19%) et un projet d’investissements (18%).
Normal : seulement 30% des répondants au sondage Apeci-Les Échos estiment que le système actuel des retraites permet de bénéficier d’une pension de vieillesse correcte. Du coup, 34% des sondés déclarent disposer d’un produit d’épargne destiné au financement de leur retraite et 21% comptent en ouvrir un prochainement. Logiquement, plus les personnes sont âgées et plus elles s’équipent d’un placement pour la retraite. Si 15% des 18-24 ans ont souscrit un produit en vue de préparer leur après-vie professionnelle, le taux atteint 20% chez les 25-34 ans, 30% chez les 35-44 ans, 43% chez 50-64 ans et 44% chez les 65 ans et plus.
L’assurance vie avant tout
Pour financer la dernière période de leur vie, les Français privilégient les placements « classiques » permettant de disposer des fonds à tout moment et pas seulement à partir du départ à la retraite comme les produits dédiés. Ainsi, 50% optent pour un contrat d’assurance vie, 35% pour un livret d’épargne (Livret A, LDDS, livret bancaire…) et 20% pour un plan d’épargne en actions (PEA). La « pierre » n’est pas oubliée avec 8% qui investissent dans des placements immobiliers locatifs et 4% dans des placements immobiliers directs.
En définitive, les produits d’épargne retraite qui prévoient le versement d’une rente « viagère » (c’est-à-dire servie jusqu’au décès) à compter de la liquidation des droits sont plutôt minoritaires. 24% des répondants ont adhéré à un plan d’épargne retraite populaire (Perp), 17% à un plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco), 6% à un complément de retraite mutualiste (Corem), 2% à un contrat de retraite Madelin (réservé aux travailleurs non-salariés) et 2% à un plan d’épargne retraite d’entreprise (Pere), également appelé « article 83 » (en référence à l’article du Code général des impôts qui le réglemente).
L’éveil à l’ISR
Autre information intéressante de l’étude : 44% des sondés seraient prêts à consacrer une partie de leur patrimoine dans l’investissement socialement responsable (ISR). Parmi eux, 30% seraient d’accord pour investir dans un fonds ISR à condition qu’il propose un rendement au moins équivalent à celui offert par les placements non responsables.
Mieux : 14% accepteraient une performance moindre si le fonds respecte l’ensemble des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Il devra alors être composé uniquement d’actions et de titres d’entreprises soucieuses non seulement de la préservation de la planète, mais aussi des conditions de travail de leurs salariés ou encore de la présence d’administrateurs indépendants dans leur « board ».