Alors que se tient la Semaine de la finance responsable, 60% des Français disent accorder une place importante aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placements.
L’investissement socialement responsable (ISR) serait-il en train de se banaliser en France ? On pourrait le croire à la lecture de 10ème édition de l’étude « Les Français et la finance responsable », présentée le 19 septembre 2019. Selon ce sondage mené par l’institut Ifop pour le compte de l’agence de notation sociale et environnementale Vigeo Eiris et le Forum de l’investissement responsable (FIR), dans le cadre de la Semaine de la finance responsable, organisée du 26 septembre au 4 octobre, 60% des 1.006 personnes âgées de 18 ans et plus interrogées disent accorder une place « importante » aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placements. C’est également le cas de 61% des sondés qui possèdent au moins un produit financier (livret d’épargne, contrat d’assurance vie, compte-titres…) et qui représentent 82% du panel interrogé.
L’attrait de ces derniers pour la finance responsable ne cesse d’ailleurs de grossir. Alors que 12% des épargnants déclaraient en 2013 accorder une place « très importante » aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placements en 2013, le pourcentage s’élève à 17% en 2019. Mieux : 39% d’entre eux disent cette année avoir déjà entendu parler de l’ISR, contre 35% l’an dernier. Il faut garder, toutefois, à trop se réjouir de ces résultats.
À peine 5% des épargnants ont investi dans l’ISR
Toujours d’après l’enquête Vigeo-FIR, seulement 26% des détenteurs d’un produit financier sont capables de citer au moins un des quatre principaux labels en ISR (CIES, Finansol, Greenfin, Label ISR). En outre, à peine 6% déclarent s’être vu proposer par leur conseiller bancaire ou financier un investissement socialement responsable, c’est-à-dire un fonds prenant en compte les critères environnementaux (protection de l’environnement…), sociaux (reconnaissance des syndicats…) et de gouvernance (administrateurs indépendants…).
Une situation d’autant plus déplorable que 55% des épargnants interrogés estiment que les conseillers bancaires et financiers sont les mieux placés pour leur parler d’ISR, devant les ONG et les associations de consommateurs (11%), les médias et les pouvoirs publics (ex-aequo à 10%), les proches (8%), les réseaux sociaux (4%) et leur employeur (2%). Conséquence de cette absence de prosélytisme : 5% seulement des épargnants disent avoir déjà investi dans un fonds ISR. Certes, ils étaient 2% en 2013. Il n’empêche, la proportion est pour le moins limitée.
Petite lueur d’espoir : 35% des détenteurs de produits d’épargne seraient prêts à investir dans un placement dédié à la biodiversité. Chez les personnes qui connaissent l’ISR, le pourcentage atteint même 47%. Un intérêt qui tombe à pic puisque la Semaine de la finance responsable est justement consacrée cette année à la biodiversité…