Selon une récente enquête, les fonds respectant les critères environnementaux et sociaux représentent 54% des encours gérés en France.
La finance respectueuse de l’environnement et/ou du social est en passe de devenir la norme. D’après la 5ème édition de l’enquête annuelle de l'Association française de la gestion financière (AFG) sur l'investissement responsable, rendue publique le 22 juillet 2022 et réalisée à partir d’un échantillon de 81 sociétés de gestion de portefeuille (SGP) gérant 3.869 milliards d’euros, elle est, en tous cas, devenue majoritaire.
En reprenant le règlement européen SFDR (pour « Sustainable Finance Disclosure Regulation »), qui vise à rendre plus transparentes et plus comparables les informations concernant la durabilité des produits financiers, l’encours (le cumul des versements majoré des plus-values latentes) des fonds « article 8 » (qui promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales) gérés en France s’est élevé à 1.981,3 milliards d’euros au 31 décembre 2021. En y ajoutant l’encours de 126,8 milliards d’euros des fonds « article 9 » (qui ont pour objectif l'investissement durable), la gestion responsable draine 2.108,1 milliards d’euros d’encours.
Des sociétés de gestion plus investies
Cette somme est en progression de 33% par rapport au 31 décembre 2020. Surtout, elle représente 54% de l’encours des organismes de placement collectif (OPC) gérés dans l’Hexagone. Dans le détail, les 1.751 OPC « article 8 » domiciliés en France ont capté l’an dernier 53% des encours du marché des OPC de droit français, contre 5% pour les 204 OPC « article 9 ». Les pourcentages étaient respectivement de seulement 28% et 2,7% en 2020. Ces bonds s’expliquent par l’engouement croissant pour la finance responsable, mais aussi par un « travail de reclassification opéré par les SGP », reconnait l’AFG. En d'autres termes, les sociétés de gestion ont fait l’effort de classer les fonds en article 8 et en article 9 l’an passé.
D’une manière générale, les SGP s’investissent davantage dans la gestion responsable. Elles sont 86% à disposer d’une politique charbon formalisée, 41% d’une politique liée aux énergies fossiles non conventionnelles (pétrole lourd, sables bitumineux, gaz de houille, hydrates de méthane...) et 35% d’une politique liée aux énergies fossiles conventionnelles autres que le charbon. Toujours en 2021, 72% des SGP du panel ont intégré en 2021 des critères environnementaux et sociaux dans leur politique de vote aux assemblées générales des entreprises dans lesquelles elles ont acquis des titres.
Source : https://www.afg.asso.fr/wp-content/uploads/2022/07/afg-ee-ir-220713web.pdf