L’Autorité des marchés financiers alerte, dans un communiqué, les épargnants sur des sites Internet usurpant les noms, adresses, logo et numéro d’agrément d’acteurs ou de produits financiers autorisés.

Le « gendarme » de la Bourse met une fois de plus en garde les investisseurs sur les risques d’arnaque sur le Web. Dans un communiqué diffusé le 27 novembre 2019, l’Autorité des marchés financiers (AMF) appelle les épargnants à la plus grande vigilance quant aux plateformes de placement. Le régulateur note, en effet, une recrudescence des signalements de la part de particuliers, de sociétés et d’associations professionnelles à l’encontre de nombreux cas de sites Internet usurpant les noms, adresses, logo et numéro d’agrément d’acteurs ou de produits financiers. « Un phénomène qui touche plus particulièrement les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier, NDLR) et leurs sociétés de gestion », constate l’AMF.

En conséquence, l’Autorité recommande de ne pas donner suite aux e-mails, voire au démarchage téléphonique, de conseillers financiers sans avoir contrôlé au préalable qu’il s’agit bien de vrais professionnels. L’épargnant dispose de plusieurs moyens pour contrôler l’identité de son interlocuteur, rappelle l’AMF. En premier lieu, il peut consulter le Registre des agents financiers (Regafi) disponible sur https://www.regafi.fr. Ce registre, établi par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le superviseur français des banques et des assurances, recense l’ensemble des entreprises autorisées à exercer en France une activité bancaire, financière, de monnaie électronique ou de services de paiement.

Consulter les listes noires

L’épargnant peut aussi vérifier la liste des conseillers en investissements financiers (CIF) ou la liste des conseillers en investissements participatifs (CIP) pour les plateformes de « crowdfunding » (financement entre particuliers) auprès de l’Organisme pour le registre des intermédiaires en assurance (Orias). En France, un acteur ne peut pas proposer un investissement en actions, en obligations, dans un fonds commun de placement (FCP), dans une société d’investissement à capital variable (Sicav) ou dans un organisme de placement collectif immobilier (OPCI) sans disposer du statut de CIF. Les listes des CIF et des CIP peuvent être consultées sur https://www.orias.fr/search.

Autre possibilité pour l’épargnant : contrôler que l’acteur qui le sollicite ne fait pas partie du tableau d’alerte de l’AMF qui répertorie les sociétés et sites Internet non autorisés ayant fait l’objet d’une mise en garde par l’Autorité. Disponible sur https://amf-france.org/Epargne-Info-Service/Proteger-son-epargne/Listes-noires, cette liste noire peut être consultée par thématique (Forex, options binaires, crypto-actifs, investissement dans les diamants, les vins…) ou par le nom de l’acteur.

Des règles de vigilance à respecter

L’épargnant peut aussi se contenter de vérifier sur le site Internet de son interlocuteur s’il est enregistré à l’Orias. Si aucunes coordonnées postales et téléphoniques ne sont mentionnées ou si elles indiquent que la société est domiciliée à l’étranger, mieux vaut ne pas aller plus loin. Dans le cas contraire, un coup de fil ne sera pas inutile pour s’assurer que l’entreprise existe bien.

D’une manière générale, l’AMF invite les particuliers à appliquer les règles de vigilance de base avant tout investissement. Les épargnants ne doivent investir que dans des placements qu’ils comprennent. Ils doivent se renseigner sur les modalités de revente du produit. Enfin, « aucun discours commercial ne doit faire oublier qu’il n’existe pas de rendement élevé sans risque élevé », souligne l’Autorité.