Les achats d’actions en direct par les particuliers ont bondi de plus de 50% entre le 1er trimestre et le 2ème trimestre, selon les dernières données de la Banque de France.
Nos concitoyens seraient-ils de nouveau sensibles aux charmes de la Corbeille ? D’après les statistiques trimestrielles de la Banque de France sur l’épargne et le patrimoine financier des Français, rendues publiques le 18 novembre 2020, ils semblent retrouver une appétence pour la Bourse. Les ménages ont acquis en direct pour 4,4 milliards d’euros d’actions cotées au 2ème trimestre, contre 2,9 milliards d’euros au 1er trimestre. Soit une hausse de presque 52% en l’espace de trois mois.
En glissement annuel, la tendance est encore plus flagrante. Les achats d’actions en direct (ce l’on appelle les « titres vifs ») par les particuliers se sont élevés à 8,9 milliards d’euros entre le 2ème trimestre 2019 et le 2ème trimestre 2020, alors qu’ils avaient atteint « seulement » 4,1 milliards d’euros entre le 1er trimestre 2019 et le 1er trimestre 2020. L’augmentation dépasse cette fois-ci les 117%. En d’autres termes, le volume des achats de titres vifs a plus que doublé entre les deux périodes.
Surplus d’épargne
Il faut dire que tout est fait pour réveiller l’âme boursière des Français. Les taux d’intérêt étant au plancher, les placements obligataires – dont, au premier chef, le très populaire fonds en euros de l’assurance vie investi majoritairement en obligations – ne rapportent quasiment plus rien. La privatisation réussie de la Française des jeux (FDJ) en novembre 2019 a entraîné le retour des petits porteurs. Mais c’est surtout la crise sanitaire qui explique le regain d’intérêt pour la Bourse.
Le 2ème trimestre 2020 correspond au premier confinement. Alors que les fonctionnaires et les salariés en télétravail ont conservé 100% de leur rémunération pendant la mise sous cloche de la population, ces derniers n’ont pas pu consommer puisque les commerces « non essentiels » étaient fermés. Résultat : les Français ont accumulé un surplus d’épargne financière estimée à un peu plus de 85 milliards d’euros au printemps.
Une partie de ce pécule a servi à acheter des actions. D’autant que les boursicoteurs ont compris que c’était le bon moment d’acquérir des titres, puisque les cours étaient au plus bas. Reste que le gros du « pactole » lié au Covid-19 a été investi dans les produits de taux. Le 2ème trimestre a enregistré plus de 38 milliards d’euros en numéraire et en dépôts à vue (23 milliards au 1er trimestre). Surtout, 18,5 milliards d’euros ont été placés au T2 dans l’épargne réglementée (Livret A, Livret Bleu, LDD, LEP, PEL, CEL, Livret jeune), contre 7,7 milliards d’euros au T1, toujours selon la Banque de France.