L’an dernier, la part des nouveaux investisseurs particuliers en actions âgés de moins de 35 ans a nettement augmenté, pointe l’Autorité des marchés financiers dans sa dernière lettre d’information.

L’image d’Épinal du petit porteur retraité est largement écornée. Dans le dernier numéro de la lettre mensuelle de L’Observatoire de l’épargne de l’Autorité des marchés financiers (AMF), publié le 9 mars 2021, on y apprend notamment que le profil des nouveaux actionnaires individuels a grandement rajeuni l’année dernière.

Alors qu’à peine 12% des investisseurs particuliers en actions avaient effectué leur première transaction avant l’âge de 35 ans en 2018 et en 2019, le pourcentage a bondi à 28% en 2020, selon les données de l’AMF. Soit plus du double en l’espace d’à peine 12 mois.

Chute de l’âge médian

La progression est particulièrement importante chez les 18-25 ans : si cette tranche d’âge représentait seulement 3% des nouveaux actionnaires individuels en 2018 et 2019, elle a réuni, à elle seule, 7% des « néo-boursicoteurs » l’an passé.

Par effet de balancier, ce rajeunissement se retrouve dans l’âge médian (l’âge qui divise une population en deux groupes numériquement égaux, une moitié plus jeune et l’autre plus âgée) des investisseurs particuliers en actions. Situé à 58 ans en 2018 et en 2019, il est tombé à 46 ans en 2020. Un différentiel de 12 années !

Lancement du PEA Jeunes

La lettre de L’Observatoire de l’épargne se contente de divulguer les chiffres, sans donner d’explications à cet afflux de jeunes en Bourse. L’une d’entre elles peut être la création du plan d’épargne en actions (PEA) Jeunes. Instauré par la loi Pacte (pour Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), ce nouveau placement, commercialisé depuis septembre 2019, est réservé aux 18-25 ans qui demeurent rattachés fiscalement à leurs parents.

Comme le PEA « classique », le PEA Jeunes permet d’investir dans des actions françaises et européennes en franchise d’impôt (mais pas de prélèvements sociaux) à compter de cinq ans de détention. Certains courtiers en ligne proposent ce plan sans dépôt minimum, ni droits de garde, d’abonnement ou de frais de tenue de compte. Seule ombre au tableau, les versements sur le PEA Jeunes sont plafonnés à 20.000 euros, contre 150.000 euros pour un PEA (225.000 euros pour un PEA-PME).

L’effet Covid-19

L’autre explication au coup de jeune des nouveaux actionnaires est à rechercher dans… la crise sanitaire et économique engendrée par la Covid-19. Une étude de l’AMF, rendue publique le 27 avril 2020, a montré que le krach boursier provoqué par le premier confinement a paradoxalement attiré 150.000 nouveaux boursicoteurs. Ces derniers ont compris l’intérêt d’acheter des actions au plus bas pour pouvoir les revendre plus tard avec une confortable plus-value. Or, les jeunes ont formé le gros des bataillons de ces arrivants.